L'hygiène et les lois sanitaires de la Bible
"Le fondement de ta parole est la vérité, et toutes les lois de ta justice sont éternelles." Psaume 119:160
Tous les savants, ou presque, s'entendent sur le fait que le système de lois sanitaires des cinq premiers livres de la Bible est le premier qui ait été établi de toute l'histoire de l'humanité. L'un d'eux les appelle "les chapitres remarquables" de la médecine de l'antiquité. Un autre reconnaît que ces lois reposent sur "de solides fondements scientifiques", même si on les compare aux découvertes de l'ère moderne; il ajoute que, de tous les codes médicaux de l'antiquité, aucun n'est aussi complet ni approfondi.
Selon un autre encore, ces lois "dépassent d'une façon incroyable les connaissances de l'époque", et "les Israélites sont les fondateurs de la médecine préventive".
Un autre savant affirme que ces lois sanitaires étaient supérieures à toutes celles qui existaient alors, dans le monde entier" et que, "jusqu'à aujourd'hui, on n'y a apporté que très peu d'améliorations".
R. K. Harrison remarque également que ces règles étaient "essentielles à la santé des gens et des collectivités en ce qu'elles permettaient d'éviter le déclenchement d'épidémies dévastatrices", et qu'en "observant les règles d'hygiène, d'isolement et de propreté, on se protégeait grandement des maladies infectieuses". Il observe enfin que "les principes énoncés dans le Pentateuque sont conformes aux principes fondamentaux de la médecine préventive actuelle".
A. Castiglione, grand expert en maladies tropicales, ajoute que "l'on ne peut s'empêcher d'admirer profondément les précautions sanitaires prises au temps de Moïse. Les règles strictes qui régissent la quarantaine ont sans aucun doute été extrêmement bénéfiques". Enfin, nous nous devons de mentionner les paroles de Harry Wain, historien contemporain de la médecine. Il affirme que ces lois sont "d'avant-garde", qu'elles sont "supérieures à tout ce qui existait à l'époque" et "aussi bénéfiques aujourd'hui qu'à l'époque où on les a énoncées".
De telles éloges sont très impressionnantes, surtout si l'on se rappelle que (1) dans l'antiquité, la grande majorité de la population était ignorante, que (2) l'auteur même du code de lois du Pentateuque avait été imprégné de ces erreurs flagrantes dès son enfance (Actes 7:22), et que (3) ces lois étaient transmises à un peuple de nomades qui avait passé des années dans la servitude.
Les lois dont parlent ces historiens de la médecine comprennent, notamment, les règles de propreté et d'hygiène de base, les méthodes de quarantaine, ainsi que les règles sur le traitement des ordures énoncées dans les livres du Lévitique, des Nombres et du Deutéronome.
Avant de les étudier, on se rappellera qu'elles n'ont pas été édictées dans le but d'établir des principes scientifiques. Il semble plutôt qu'elles régissaient des cérémonies sociales ou religieuses. L'aspect scientifique y est très secondaire, mais il n'en est pas moins présent.
Propreté et hygiène - En notre vingtième siècle de lumières, on oublie facilement qu'à une certaine époque, on n'entendait que très rarement parler de précautions sanitaires. Toutefois, ceux qui connaissent un peu l'histoire de la médecine se souviendront d'Ignaz Semmelweis qui, vers le milieu du XIXe siècle, à Vienne, essaya désespérément de convaincre ses collègues qu'ils contribueraient énormément à la prévention des maladies infectieuses en se lavant tout simplement les mains.
Semmelweis était assistant à la salle d'obstétrique du Allgemeine Krankenhaus, un grand hôpital universitaire viennois. Bien que cet hôpital soit de renommée mondiale, le taux de mortalité dans ses maternités y était terriblement élevé : une patiente sur six mourait de "fièvre après couches". Semmelweis en était profondément troublé : il résolut de découvrir la cause de cette hécatombe.
Certains de ses collègues attribuaient cette calamité à la peur ou à un empoisonnement de l'air. Aussi piteuses que ces suggestions puissent paraître, elles étaient le seul point de départ dont il disposait. Semmelweis s'engagea à découvrir la cause réelle. Placé à la tête de l'une des salles d'obstétrique, il prit soigneusement note de tous les faits et inscrivit toutes ses observations. Peu de temps après, il en était arrivé à une conclusion... mais celle-ci semblait si simple qu'il osait à peine l'avancer.
Quelques observations de plus, et il fut convaincu. Il avait remarqué, par hasard, que le taux de mortalité était beaucoup plus élevé dans la section où les étudiants en médecine, et non les sages-femmes, examinaient les patientes. Il lui avait été facile d'établir un lien plutôt général... mais il eut plus de peine à mettre le doigt sur la cause exacte. L'horaire quotidien des internes lui avait vaguement suggéré une solution. Semmelweis avait remarqué que la toute première tâche des médecins et de leurs étudiants était l'autopsie des patients décédés au cours des vingt-quatre dernières heures. Puis, sans aucune précaution hygiénique, professeurs et étudiants passaient de la salle d'autopsie aux salles de maternité pour examiner leurs patientes vivantes.
Semmelweis établit une nouvelle règle quelque peu étrange... dans sa salle de maternité, docteurs et étudiants en médecine étaient obligés de se laver soigneusement les mains avant d'examiner une patiente. Le taux de mortalité descendit presque à zéro. Un mois plus tard, dans cette salle, une patiente seulement sur quarante-deux était décédée. Deux mois après, le taux de mortalité demeurait à une patiente sur quatre-vingt-quatre. Semmelweis avait trouvé la solution.
Même avec ces preuves, il lui fallut des années pour convaincre les membres de la profession médicale que de simples mesures d'hygiène pouvaient empêcher l'infection de se propager. Cette découverte était aussi simple qu'elle était profonde. Elle représente un tournant dans l'histoire de la médecine. Il n'est peut-être pas très exact de dire qu'il s'agit d'une découverte. On devrait plutôt l'appeler "redécouverte" puisque, plus de trois millénaires avant les observations de Semmelweis, Moïse avait transcrit des commandements détaillés (Nombres 19; Lév. 13-15) qui s'orientaient très évidemment dans le même ordre d'idée. Si on en avait observé la logique, ce code aurait évité des siècles de morts et de souffrances inutiles.
Les lois de Moïse étaient simples. Quiconque touchait un mort était déclaré impur. Ces personnes devaient alors laver leur corps et leurs vêtements plusieurs fois à grande eau avant de reprendre leur place dans la société. Le plus extraordinaire, c'est que nous les observons encore à l'heure actuelle. Comme l'écrit un savant, "elles sont essentielles au contrôle de la maladie". Un autre scientifique explique que "le nettoyage à l'eau et au savon détruit les micro-organismes qu'attrapent les patients, et on le recommande non seulement comme précaution d'hygiène personnelle, mais comme procédure principale de prévention des infections nosocomiales que propage le personnel hospitalier". Un autre encore ajoute : "Il n'y a rien de mieux que de se laver les mains régulièrement au savon et à grande eau". Il est bien malheureux de constater qu'il a fallu à la médecine tant de siècles pour redécouvrir l'importance de se laver.
Certains s'opposeront à cela en citant l'étude approfondie de Sir James George Frazer, selon laquelle il était courant, dans les cultures primitives, de se laver pour se purifier. Toutefois, cette étude ne s'applique pas à notre examen. En voici quelques raisons :
1. À l'exception des exemples tirés des cultures romaine et égyptienne, les documents d'appui de Frazer datent d'au moins trois millénaires après la période biblique. Par conséquent, son étude ne traite pas du tout de la période allant de 1500 à 500 ans avant J.-C.
2. Tous les exemples de Frazer traitent de régions bien approvisionnées en eau. Grâce aux systèmes d'irrigation établis en Égypte dès l'antiquité, l'eau y était abondante et facile d'accès. Les commandements bibliques avaient été prescrits dans un milieu tout autre.
3. Dans l'exemple qui touche à l'Égypte, le seul que l'on puisse placer à mille ans de l'époque biblique que nous étudions, le commandement de se laver ne s'adressait qu'aux nobles et s'appliquait à d'autres rituels sans raison scientifique valable. Les lois de Moïse, elles, s'appliquaient à tous les domaines.
4. Les préceptes non bibliques n'indiquent jamais qu'il faille se laver à grand eau, comme le font ceux de Moïse. Les commandements de Moïse se rapprochent plus des découvertes de l'ère moderne que le font les préceptes édictés à la fin de l'époque romaine.
L'utilisation de nettoyants - Si les préceptes bibliques s'en tenaient à cela, ils seraient déjà très impressionnants. Mais il y a plus. Non seulement les Israélites devaient-ils se laver à grande eau, mais on leur ordonnait de se servir d'un savon assez primitif (Nom. 19:18). McMillen décrit cela dans sa dernière publication : "Selon les Écritures, on se servait de branches d'hysope mouillées pour doucher la personne impure d'eau savonneuse. Selon la plupart des experts, il semblerait que l'hysope soit une sorte de marjolaine. (...) L'huile parfumée de la marjolaine (...) se compose de 50 pour-cent environ de carvacrol. Le carvacrol est presque identique au Thymol, qui est un agent fongicide et antibactérien que l'on utilise aujourd'hui encore en médecine."
Il est évident que le commandement biblique de se laver après être entré en contact avec quelqu'un ou quelque chose d'impur était extrêmement en avance sur son temps.
Le traitement approprié des ordures - En négligeant de respecter d'autres règlements sanitaires bibliques, on encourrait les mêmes répercussions malencontreuses. Ainsi, les lois de Moïse insistaient sur l'importance de disposer d'une façon appropriée des excréments et du sang humains (Deut. 23:12-13 et Lév. 17:13). Les deux devaient être enterrés hors du camp. Les experts en médecine nous expliquent qu'en obéissant à ces lois, on minimisait la propagation des microbes et on hâtait la décomposition des substances nuisibles, qui se faisaient manger par les micro-organismes qui vivent dans le sol. De plus, une fois enterré, le sang ne risquait plus d'attirer les insectes porteurs de maladies, ni de servir de milieu de culture des bactéries. Bien sûr, aujourd'hui, l'importance de ces commandements ne frappe plus car, dans notre société industrielle, il est tout naturel de se débarrasser des ordures d'une manière hygiénique. Comme, en notre société industrialisée, le traitement approprié des ordures est maintenant chose courante : on a peine à comprendre l'importance de ces préceptes.
Et pourtant, aujourd'hui encore, des centaines de milliers de personnes meurent chaque année de maladies causées par un manque d'hygiène. Il ne faut pas oublier que les lois dont nous parlons avaient été prescrites à un temps où villes et villages n'étaient rien de plus que des monceaux de fumier habités, que traversaient des rues jonchées d'excréments. Pendant des siècles, alors que la médecine ne reconnaissait pas l'importance de ces préceptes, on a creusé des millions de tombes qui, normalement, n'auraient pas dû servir si tôt.
Dans notre monde, les maladies intestinales comme la dysenterie, le choléra et le typhus sont sous contrôle. Ce qui est vraiment tragique, bien sûr, c'est que l'on aurait pu éviter ces morts précoces, même dans les sociétés les plus simples, en respectant les commandements de Moïse. Un historien de la médecine, appelant ces commandements "des idées simples et primitives", était obligé d'admettre qu'elles étaient "efficaces".
Le lien entre la contagion et la maladie - La contagion est un autre principe fondamental de la médecine moderne, que les sociétés de l'antiquité semblaient totalement ignorer.
Dans certaines cultures, on isolait les malades parce que l'on pensait qu'aux yeux des dieux, ils étaient tabous. La plupart des historiens de la médecine affirment que la notion de contagion tire son origine du Pentateuque. Selon l'un de ces auteurs, les Hébreux ont été "les premiers à reconnaître (...) que les maladies pouvaient se transmettre". Il n'était pas du tout certain qu'ils "reconnaissaient" vraiment ce fait.
Toutefois, même si "la notion de contagion n'appartenait aucunement à la tradition médicale des classiques, (...) l'Ancien Testament représente une source riche en information pour qui s'intéresse à la transmission des maladies".
Les explications erronées de la cause des grandes pestes du Moyen-Âge incitaient les médecins à tenter des absurdités pour éviter ces maladies. Cette gravure sur bois, qui date de 1721, représente un médecin vêtu d'un costume spécialement conçu contre la peste, pour éviter de l'attraper en la soignant.
Même le peuple grec qui, dans l'antiquité, était le plus avancé dans le domaine de la médecine, "n'a jamais rien écrit sur la transmission des maladies"; selon la plupart des historien de la médecine, la première théorie scientifique sur la contagion n'a apparu que vers le milieu du XVIe siècle, dans les écrits de Fracastorius... soit deux mille ans après le commandement biblique!
Les lois des chapitres 13 et 14 du Lévitique offrent des solutions très précises à la maladie; il faut : (1) la reconnaître et la diagnostiquer; (2) séparer, ou isoler, le malade; (3) se couvrir le nez et la bouche; (4 traiter d'impur tout ce que le malade a touché; (5) purifier la personne impure en suivant un procédé très précis; enfin, (6) détruire tout ce qui n'a pas pu être purifié. Aujourd'hui, tous les professionnels des soins de santé suivent ces préceptes d'une façon ou d'une autre. De plus, selon l'historien Garrison, même si, grâce aux progrès de la technologie, il n'est plus indispensable d'isoler complètement le malade, "il serait idéal que la personne infectée soit soignée dans une chambre séparée".
Du point de vue scientifique, il est maintenant évident que ces préceptes sont très valables. Mais, au cours des siècles qui ont séparé l'origine de ces préceptes bibliques et leur vérification scientifique actuelle, le taux de mortalité a été catastrophique. L'histoire de l'Antiquité, puis celle du Moyen-Âge, comptent des millions de morts humains, proies aux épidémies de la lèpre, de la peste, et de la syphilis. Selon un historien de la médecine, en un seul siècle, soixante millions d'Européens ont succombé à une épidémie. Des millions d'autres sont morts de la lèpre. Et pourtant, tous ces décès sont survenus en un temps où l'on aurait pu éviter une grande partie de ce carnage en respectant les préceptes bibliques. La solution se trouvait dans la Bible, et non dans une éprouvette... Elle fut enfin imposée par ceux qui étudiaient la Bible, et non par des savants dans un laboratoire.
En suivant les préceptes du livre du Lévitique, on a réussi à contrôler les épidémies : "on remporta le premier grand succès (...) en éliminant méthodiquement la maladie". Dès que l'on a incorporé l'idée de quarantaine à la méthodologie médicale, les grandes épidémies ont cessé de contrôler la destinée humaine. À l'heure actuelle, grâce aux progrès accomplis dans le traitement des maladies, on ne met plus les malades en quarantaine aussi souvent qu'auparavant. Mais cette loi n'en conserve pas moins une valeur scientifique énorme. Dans les temps bibliques, on ne savait pas effectuer des tests pour déceler les microbes, les bactéries, et autres micro-organismes, pour distinguer entre les différentes maladies. Il était donc moins risqué de présumer que toutes les maladies dont les symptômes se ressemblaient étaient également graves. Si notre société venait à perdre toute possibilité d'effectuer des tests, on se remettrait à suivre les préceptes de Moïse. La quarantaine reste un moyen efficace de lutte contre la maladie, même en notre ère de progrès technologue.
Il arrive souvent que nous fermions nos écoles lorsqu'un nombre élevé d'élèves s'absentent à cause d'une épidémie de grippe ou d'une autre maladie contagieuse. Les élèves non contaminés restent ainsi éloignés jusqu'à ce que la période de crise soit passée.
De plus, en créant des services spécialisés dans les hôpitaux, et même en construisant des hôpitaux spécialisés, nous pratiquons une certaine forme de quarantaine.
Résumé - Les lois sanitaires de la Bible sont absolument uniques dans la littérature de L'Antiquité. Elles ont été rédigées sans une seule erreur scientifique il y a plus de trois mille ans, alors qu'à l'époque, on ne possédait pas la technologie nécessaire à de telles découvertes. Dans certains cas, il fallut plus de trois millénaires pour que ces tout premiers préceptes puissent être démontrés scientifiquement. On ne s'étonnera donc pas que Moïse soit appelé "le plus extraordinaire ingénieur sanitaire que le monde ait jamais connu", et que le livre du Lévitique soit considéré comme "un admirable traité sur l'hygiène". Publié dans : Maladie-santé